jeudi 1er octobre 2015
Après les assemblées dans le cadre des 70 ans des Nations Unies, la chose syrienne n’a plus de rapport avec l’histoire de la guerre de Syrie mais pourtant située sans ambages en casus belli de troisième guerre mondiale.
L’anthropocène change la donne des priorités alliées des guerres plus largement que le changement climatique qu’elle contient.
Avant même l’événement à New York les mouvements militaires russes sur une base de Lattaquié avaient déjà convoqué une agitation dans la Presse et les réseaux sociaux. Tomber alors sur ce lien parmi ceux proposés sur les pages d’accueil de ses meilleurs amis dans le réseau culturel et artistique de facebook : « what is going on in Syria and why ? This comic will get you there in 5 minutes » [1], sur un texte de Audrey Quinn et des dessins de Jackie Poche, (September 03, 2015).
La patte est plaisante et subtile, les images explicites renforcent les textes précis et simples qu’on pourrait qualifier de pédagogiques. L’information était liée sur facebook par la curatrice, une certaine Alisha Huber, écrivain dont la page était pavée de bonnes intentions démocrates américaines, elle n’était ni dans mon réseau ni apparemment dans celui de mes amis. En somme, son lien sortait comme un spam.
J’ai trouvé que ce détour par une forme d’art sensible, la bande dessinée, en ce moment crucial de l’engagement de la troisième phase de la guerre syrienne [2], maintenant contre la terreur, évaluée aux yeux européens du commun par l’afflux des réfugiés, sur toile de fond des menaces terroristes réalisées par les attentats contre Charlie Hebdo et l’épicerie cascher en janvier, à Paris, et enfin, l’information parlementaire de l’engagement français par des bombardements du sol syrien, dans l’annonce inchangée de l’objectif de renverser le chef d’État syrien, toute autre information médiatique étant mise en ellipse, cette superbe bande dessinée paraissait opportunément publiée le trois septembre.
L’aspect propagandiste n’est même pas caché par l’image en gif de l’entête, mais ambigu, attribuable plutôt à une des factions en présence — en tous cas non barbue, or on sait qu’elle est généralement non armée ce qui tendrait à la rendre plus importante qu’elle n’est dans les rapports de force en présence — ou à une propagande de grande puissance engagée dans le conflit ? Ce qui valait, sans devoir répondre directement à cette question pour autant, une petite analyse en rappel d’un contexte élargi : la voici.
Louise Desrenards, La revue des ressources, le 1er octobre 2015.
Le logo de l’information est une citation du bandeau intitulé de l’œuvre Syrias’climate conflict en référence de l’article cité et dont il constitue l’illustration.
Voir en ligne : Sur les labos de la communication de service dans les réseaux sociaux, la guerre de Syrie pour mémoire.
[1] Traduction du sous-titre de la bande dessinée Syria’s Climate Conflict : « Essayer de comprendre ce qui se passe en Syrie et pourquoi ? Avec cette BD vous y parviendrez en 5 minutes »
[2] 1. Les manifestations ; 2. La guerre civile ; 3. La guerre internationale.