Partout les gens semblent connaître le Premier Mai excepté comment il commença, ici dans les États-Unis d’Amérique. C’est que ceux au pouvoir ont fait tout ce qu’ils ont pu pour effacer sa véritable signification. Par exemple, Ronald Reagan désigna ce qu’il a appelé « la Journée de la loi » — une journée de fanatisme chauvin, comme une torsion supplémentaire du couteau dans la plaie du mouvement ouvrier. Aujourd’hui, il y a une prise de conscience renouvelée autour du premier mai et de sa pertinence pour la réforme et peut-être pour une éventuelle révolution.
Si on est un révolutionnaire sérieux, alors on ne cherche pas une révolution autocratique, mais une de ces révolutions populaires qui se mobilisera vers la liberté et la démocratie. Cela ne peut avoir lieu que si une masse de la population la met en œuvre, la porte, et résout les problèmes. Les gens ne vont pas se mettre à entreprendre cet engagement — et c’est compréhensible — tant qu’ils n’auront pas découvert par eux-mêmes que la réforme a des limites.
Un révolutionnaire raisonnable va essayer de pousser la réforme à ses limites, pour deux bonnes raisons. Tout d’abord, parce que les réformes peuvent être utiles en elles-mêmes. Les gens devraient avoir une journée de huit heures plutôt qu’une journée de douze heures. Et en général, nous voudrions agir en accord avec des valeurs éthiques décentes.
Deuxièmement, pour des raisons stratégiques, on doit montrer que les limites des réformes existent. Peut-être que parfois le système va s’accommoder des réformes nécessaires. Si c’est le cas, tout va bien. Mais sinon, se posent alors de nouvelles questions. Peut-être que c’est le moment où la résistance est nécessaire, un palier pour surmonter les obstacles aux changements justifiés. Peut-être que le moment est venu de recourir à des mesures coercitives en matière de défense des droits et de la justice, une forme d’auto-défense. À moins que l’ensemble de la population ne reconnaisse que de telles mesures soient une forme d’autodéfense, elles ne va pas y participer, du moins elle ne devrait pas.
Si on arrive à un point où les institutions existantes ne se plient pas au fait populaire, on doit éliminer les institutions.
Ici a commencé le 1er mai, mais ensuite il devint une journée internationale de soutien des travailleurs américains qui furent soumis à la violence brutale et à la répression judiciaire.
Aujourd’hui, la lutte continue pour célébrer la Journée de mai, non comme une « Journée de la loi » telle que définie par les dirigeants politiques, mais comme une journée dont le sens est décidé par le peuple, un jour enraciné dans l’organisation et le travail pour un avenir meilleur de l’ensemble de la société.
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